Les vertus de la prêle des champs
Appelé prêle en raison de son âpreté au goût, on l’appela d’abord asperella puis asprèle. Extrêmement riche en éléments minéraux, la prêle assure une excellente reminéralisation de l’organisme.
Un des végétaux les plus anciens de la planète
Originaire d’Europe et d’Afrique du Nord, la prêle - aussi nommée queue de cheval, queue de renard, queue de rat ou queue de chat (katzewàddel en alsacien) - est une plante vivace poussant sur les sols humides. Affectionnant particulièrement les bords des routes, elle est dotée d’une tige de 35 cm de haut, surplombée d’une tige sans fruit de près de 60 cm de haut.
À l’instar des champignons, des fougères et des mousses, la prêle ne fleurit pas et ne produit pas de graines mais se reproduit à l’aide de spores que portent les tiges brunes sorties tôt au cours du printemps.
Des vertus reconnues
L’origine de la prêle remonte aux énormes arbres qui poussaient dès l’ère primaire (de 600 à 375 millions d’années avant notre ère), elle était donc déjà bien connue des anciens. Par exemple au cours de l’Antiquité, Pline l’Ancien - qui la nomma « le poil de la terre » - voyait la prêle comme une plante « si merveilleuse que son simple contact arrête les saignements ». Plus tard au Moyen-âge, Albert le Grand soulignait également son pouvoir hémostatique alors qu’en 1890 l’Abbé Kneipp affirme que la prêle est une plante « unique, irremplaçable et incomparable contre les hémorragies et vomissements de sang ».
La prêle peut être récoltée pendant toute la belle saison, mais uniquement les plantes vertes : la dessiccation de la plante (qui conserve longtemps ses propriétés) peut se faire en plein soleil ou au four.
Attaché à la queue des chevaux
Particulièrement riche en silice, la prêle (Equisetum arvense L. de son nom latin) est connue pour ses qualités abrasives qui lui permirent autrefois d’être utilisée pour polir les métaux ainsi que le bois. Son nom vernaculaire (Equisetaceae) évoque aussi un autre de ses anciens emplois, celui d’être attaché à la queue des chevaux pour permettre à ces derniers de mieux se défendre contre les mouches qui les importunaient.
La prêle a également souvent été employée comme herbe à récurer, usage qu’elle doit également à sa teneur en silices et en saponines.
Astringente et diurétique
Avec la reine-des-prés et les queues de cerises, la prêle est l’un des remèdes les plus utilisés en décoction contre les rhumatismes, et comme diurétique grâce à ses flavonoïdes. La prêle est riche en matières minérales : le potassium notamment mais aussi la silice à qui la prêle doit en grande partie son efficacité thérapeutique. Cet oligo-élément joue un rôle important pour le maintien et le renouvellement des tissus conjonctifs et facilite l’absorption métabolique du calcium. C’est pourquoi la prêle est traditionnellement employée pour renforcer les ongles et les cheveux, de même que pour prévenir la perte osseuse, aider à la guérison des foulures ou des fractures (une décoction de prêle ajoutée à l’eau de bain en accélère la guérison) et apaiser certaines irritations cutanées comme l’eczéma.
Elle est également reconnue pour traiter les œdèmes post-traumatiques, les infections des voies urinaires, les calculs rénaux et, par voie externe, aider à la guérison des plaies mineures : l’efficacité des produits siliceux a été démontrée dans les traitements de ces dernières.
Attention tout de même à ne pas confondre la prêle des champs avec la prêle des marais : cette dernière contient des alcaloïdes toxiques. De plus la prêle contient en faible quantité une enzyme nommée thiaminase qui peut détruire la vitamine B1 en cas de consommation excessive de la plante (mais à des dosages très supérieurs à ceux mentionnés ci-dessous).
Mode d’emploi
- Usage interne - 3 tasses par jour d’une infusion de 2 à 4 grammes de plante sèche pour 20 cl d’eau bouillante et laisser infuser 15 minutes. Utiliser pour les problèmes rénaux, rhumatismes, obésité, ostéoporose, fracture osseuse, spasmophilie. - par macération à froid, 2 à 4 g de plante sèche pour 20 cl d’eau froide. Laisser macérer 12 heures, filtrez et boire en deux fois au cours de la journée. - en extrait fluide : 25 gouttes dans un verre d’eau 4 fois par jour.
- Usage externe - Une infusion ou un macéré comme indiqué ci-dessus : appliquer soit sur la peau une fois refroidie ou dans le bain pour la cicatrisation, en cas de varicelle par exemple. - Et contre les plaies mineures, faire bouillir 10 g de plante séchée dans un litre d’eau durant 10 à 15 minutes. Filtrer, laisser refroidir et appliquer en compresses, plusieurs fois par jour.
Philippe Wolff
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