Arrêtez maintenant. Il n’est pas nécessaire d’attendre un moment où vous serez plus « prêt ». Maintenant, c’est le bon moment. Et ainsi :
- dans 20 minutes, votre pression sanguine sera redevenue normale ;
- dans 8 heures, le taux de monoxyde de carbone dans votre sang (un poison dangereux), aura diminué de moitié, et votre niveau d’oxygène sera redevenu normal ;
- dans 48 heures, votre risque d’attaque cardiaque aura diminué. Toute trace de nicotine aura disparu de votre corps. Votre odorat et votre goût redeviendront normaux ;
- dans 72 heures, vos bronches se relâcheront, et votre niveau d’énergie augmentera ;
- dans 2 semaines, votre circulation sanguine s’accélèrera, et continuera à s’améliorer pendant les 10 prochaines semaines ;
- dans 3 à 9 mois, votre toux, vos éternuements et vos problèmes respiratoires se dissiperont, tandis que la capacité de vos poumons augmentera de 10 % ;
- dans 1 an, votre risque d’infarctus (attaque cardiaque) aura baissé de moitié ;
- dans 5 ans, votre risque d’AVC (attaque cérébrale) sera redevenu identique à celui d’un non-fumeur ;
- dans 10 ans, votre risque de cancer du poumon sera redevenu identique à celui d’un non-fumeur ;
- dans 15 ans, votre risque d’infarctus sera redevenu identique à celui d’un non-fumeur.
Enrichissez-vous !
Arrêter de fumer vous permettra de vous enrichir, puisque vous mettrez de côté le budget que vous consacriez au tabac, ou plutôt, à payer les taxes sur le tabac, qui représentent 80 % du prix d’un paquet de cigarettes.
Il faut rappeler en effet que ce sont les États qui ont encouragé les populations à fumer.
En France, la consommation de tabac ne devint massive que lorsque le gouvernement eut la brillante idée de distribuer gratuitement du tabac gris aux soldats de la troupe pendant la Première Guerre mondiale. (1)
Quand la guerre fut finie, il créa la SEITA, ou « service d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes », et lui accorda en 1926 un lucratif monopole, afin de financer les emprunts d’Etat. (2)
C’est ainsi que de nombreux hommes sont alors devenus accrocs à la cigarette. La SEITA engrangea donc, pour le compte de l’Etat, des bénéfices à faire rêver Ali-Baba : la production de cigarettes passa de 10 milliards d’unités en 1923 à 19 milliards en 1940, à 86 milliards en 1980.
Entre temps, en effet, le gouvernement américain s’en était mêlé : à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale et des guerres qui suivirent (Corée, Viet-Nam, Afghanistan…), il envoya ses soldats dans le monde entier toujours accompagnés de cargaisons de cigarettes américaines qui devinrent un symbole de la liberté (!). La consommation de cigarettes devint un phénomène mondial.
En 1980 toutefois, les gouvernements s’aperçurent que les sommes folles qu’ils récupéraient grâce aux taxes sur les cigarettes se trouvaient très nettement entamées par la prise en charge du cancer du poumon, des infarctus et autres décès précoces causés par la cigarette. (Notez que j’ai bien écrit « prise en charge » et non pas « traitement », le cancer du poumon se soldant par la mort du patient dans 85 % des cas, à l’horizon de 5 ans).
Au milieu des années 1960, le lien de causalité entre le tabagisme et le cancer du poumon avait été établi avec certitude. (3) La facture s’avérait énorme, dépassant largement les bénéfices, pourtant mirobolants, de la SEITA !
Il s’agit alors de pagayer à toute allure dans l’autre sens : de producteur et distributeur de tabac, les gouvernements endossèrent le costume de justiciers des populations « opprimées par la grande industrie du tabac » qui fut désignée comme coupable d’avoir fait de la publicité.
La SEITA, sur laquelle on s’apprêtait à tirer à boulets rouges et dont la faillite était quasiment certaine, fut privatisée en toute hâte.
Afin de faire oublier leur responsabilité dans l’affaire, les gouvernements expliquèrent qu’ils imposeraient désormais des taxes supplémentaires sur le tabac, pour dissuader les populations d’en consommer ! (la suite ci-dessous)
La suite de l’histoire est bien connue : de la Loi Evin aux images sordides sur les paquets de cigarettes, en passant par les déclarations belliqueuses des Ministres de la Santé qui, aussi courageux que Zorro, attaquent le « lobby du tabac », et les tentatives d’interdire la cigarette y compris sur les plages, tout un arsenal répressif a été mis en place dans le but de :
- freiner la hausse des dépenses liées aux cancers du poumon et autres maladies liées au tabac ;
- sous-tirer des taxes supplémentaires aux fumeurs, les gouvernements continuant à avoir besoin, plus que jamais, des précieux sous rapportés par le tabac.
Si donc, cher lecteur, vous fumez et que vous souhaitez, vous aussi, arrêter d’être la victime de ce sinistre jeu de dupes, il vous suffit d’arrêter, dès maintenant de fumer.
A votre santé !